En tant que paroissiens, nous sommes très inquiets et vous faisons part des réflexions suivantes.
– Nous aimons cette église et y sommes très attachés. Beaucoup y ont été baptisés, confirmés, mariés, ou ont des membres de la famille dont les funérailles y ont été célébrées. Des cérémonies de funérailles de nos soldats morts durant la guerre 14-18 y ont toujours leur plaque commémorative, différentes cérémonies commémoratives y ayant été célébrées.
Sans tomber dans le sentimentalisme, il y règne un esprit de prière et de consolation que nous ne trouvons pas ailleurs. Les paroissiens, les chrétiens en général préfèrent participer à des messes dans des endroits priants et le Spluc en est un. On y trouve beaucoup de statues aux pieds desquelles beaucoup font leurs dévotions, et la communauté y est vivante, chaleureuse, accueillante et solidaire.
– S’il y a fermeture de l’église, beaucoup de paroissiens ne se retrouveront pas dans une autre paroisse. Certains plus âgés ne continueront probablement plus à aller à la messe, ils se contenteront de la messe télévisée. Est-ce nécessaire de chasser des paroissiens de leur lieu de culte ?
– Notre église serait désaffectée ? Quid alors des 80 paroissiens en moyenne chaque week-end ? Et de nos 19 chanteurs qui répètent chaque mercredi et se partagent les messes du week-end ? Et de l’assistance de plus ou moins 20 personnes aux messes de semaine, chapelet et adoration ? Sans parler de l’animation adaptée aux enfants, des nombreux bénévoles pour les repas et pour le goûter de l’Epiphanie, des membres de la Légion de Marie, de l’équipe des lecteurs de la Parole et des annonciateurs à la fin des messes. Le Spluc est une des seules paroisses à disposer de son site Internet propre.
Il faut tenir compte aussi de tous les visiteurs occasionnels pour qui le Saint Sépulcre est un repère important.
– Des paroissiens ont pris sur leur temps et leur argent pour rénover la chapelle de semaine, et ce encore en juillet 2017 ! Les paroissiens du St Sépulcre ont toujours fait beaucoup pour leur église et de façon non ostentatoire.
Des repas de paroisse ont été organisés chaque année depuis 1996 (arrivée du père Joseph Muaka) en vue de la restauration de l’église.
La restauration du toit en 1995, le remplacement de la chaudière en 2000 (entièrement avec les deniers des paroissiens), la restauration des murs extérieurs de 2002 à 2005 auraient donc été réalisés pour RIEN ?
– Nous pensons que restaurer cette église pour qu’elle garde sa vocation spirituelle et culturelle coûtera bien moins cher à la collectivité que de la vendre pour en construire une autre dans le nouveau quartier du Petit Baulers, surtout si on tient compte de remboursements éventuels dûs pour des frais de restauration déjà engagés. Après la vente du Saint Sépulcre, restera-t-il suffisamment d’argent pour de nouvelles dépenses de la Fabrique (Petit Baulers et autres) ?
Plus fondamentalement, cela a-t-il un sens de détricoter une communauté paroissiale pour en créer une autre, et cela sans l’avis des principaux intéressés ?
Le petit Baulers correspond à un besoin pastoral, on le comprend, mais ce n’est pas en décousant / détruisant une paroisse / une communauté / une église qu’on arrivera à en construire une autre.
Nous ne sommes bien entendu pas opposés au projet de construction d’une nouvelle église au Petit Baulers, fut-elle même un bloc de béton sans âme ni signe ostensible, ni opposés à votre projet de restauration du presbytère de la rue de Namur, mais pas au détriment de notre église paroissiale.
– « Allez vers les périphéries » nous dit François. Et nous centrerions tout sur la Collégiale ? Il y aurait trop d’églises au km² à Nivelles ? Cet argument pris isolément ne tient pas. Il faudrait alors supprimer beaucoup d’églises. Notre église serait trop coûteuse pour la communauté ? Nous demandons à voir et à comparer les coûts. Il ne faudrait pas non plus user de l’encyclique « Laudato Si » du pape François pour justifier d’économies et perdre le caractère intégral de l’écologie qu’il nous enseigne.
– On pourrait comprendre la fermeture si l’église posait un danger pour les fidèles, et s’il n’y avait plus personne. Or il n’en est rien ! L’église est vivante, et peut être réparée. En référence au canon 1222, CIC/1983, notre église peut servir et sert au culte divin, il est possible de la réparer, il n’y a aucune autre cause grave à évoquer, et il serait risqué et hasardeux d’affirmer que le bien des âmes ne subisse aucun dommage en cas de désacralisation.
Pour rappel,
§1. Si une église ne peut en aucune manière servir au culte divin et qu’il n’est pas possible de la réparer, elle peut être réduite par l’Évêque diocésain à un usage profane qui ne soit pas inconvenant.
§2. Là où d’autres causes graves conseillent qu’une église ne serve plus au culte divin, l’Évêque diocésain, après avoir entendu le conseil presbytéral, avec le consentement de ceux qui revendiquent légitimement leurs droits sur cette église et pourvu que le bien des âmes n’en subisse aucun dommage, peut la réduire à un usage profane qui ne soit pas inconvenant.
– Sachant que notre église a été construite sur un terrain objet d’une « donation faite à charge d’érection d’une église en lieu et place de celle existant (à l’époque) faubourg de Namur et destinée à devenir l’église paroissiale du st Sépulcre », l’Eglise se risquera-t-Elle à aller à l’encontre des souhaits d’un donateur défunt ? Que penseront alors les futurs donateurs potentiels si l’Église fait fi de leur volonté ?
Certes, diront certains avec légèreté, la donation a eu lieu puisque l’église est construite. Mais quels arguments peut-on avancer maintenant pour justifier la désacralisation de l’église ? L’intention à l’époque de la donation (la foi était plus vive en ces temps lointains) était clairement d’y faire célébrer les sacrements et d’y développer la vie paroissiale. L’intention n’était pas de la construire pour la détruire aussitôt ou à un horizon lointain à la moindre survenue d’un événement ou d’un changement d’orientation. Cette donation est par ailleurs liée au quartier et explicitement afférente à la donation corollaire envers la Ville.
– Nous regrettons profondément de devoir constater qu’un travail de préparation à la vente s’est fait et continue à se faire dans le dos des paroissiens concernant leur propre église. Seules des décisions prises dans la collégialité, la consultation, la transparence, le respect mutuel, la concertation permettent d’éviter des initiatives trop personnelles qui se prennent au détriment du bien commun.
– Nous demandons que l’on nous donne l’occasion et suffisamment de temps (il n’y a aucune urgence à vendre notre église, la construction de la nouvelle église au Petit Baulers peut très bien attendre, nous ne sommes même pas certains qu’il y ait une réelle demande, aucune étude n’ayant apparemment été faite en vue d’en démontrer l’opportunité) pour réfléchir ensemble et pouvoir proposer un projet de pastorale spéciale pour notre Spluc, et pour trouver une solution financière pour la restauration de l’édifice. Des idées et projets existent en vue de préserver tout ou partie de la finalité (destination) originelle de l’église et ne demandent qu’à éclore. Nous demandons le temps pour les valider et les proposer.
« Le démantèlement ne doit pas être la première et unique solution à laquelle penser », précise le Saint-Père lors du récent congrès des 29 et 30 novembre 2018. La construction d’appartements et garages est à éviter absolument.
« Tous disciples en mission, l’audace d’une conversion » thème cher aux évêques de Belgique pour l’année pastorale 2018-2019, et nous irions fermer notre église ! ??? Le Saint Sépulcre, le lieu du premier envoi en mission, Saint Paul le missionnaire par excellence, et Notre-Dame la première en chemin ! Nous avons tout pour faire de notre Spluc le poumon de cette mission.