Position personnelle d’un riverain vis-à-vis du projet de la fabrique d’église du St Sépulcre visant à remplacer le bâtiment par des logements.
Lors de la réunion d’information du 3 avril dernier, les représentants de la fabrique et du vicariat nous ont appris que l’église du St-Sépulcre nécessitait 1 million d’euros pour être remise en état et que sa vente pourrait rapporter 770 000 euros.
Devant de tels chiffres, on ne peut, avec bon sens, que reconnaître la pertinence de désacraliser l’église et de la transformer en logements ou autre. Malheureusement cette annonce ne fut faite lors de la soirée du 3 avril qu’après bien des circonvolutions et louvoiements. On est donc en droit de se demander si les chiffres annoncés sont crédibles. Le rapport de la session établi par le vicariat reconnaît d’ailleurs que : « la valeur du bâtiment dépend aussi de ce que l’on peut y faire ».
Pour un riverain du Saint-Sépulcre, en cas de construction d’appartements en lieu et place de l’église, trois points doivent absolument être considérés.
1. Le patrimoine: nombre de participants lors de la soirée du 3 avril ont souligné l’intérêt patrimonial de certains aspects du Saint Sépulcre : vitraux, plafond à caissons, etc. Le « slide » 33 présenté par la fabrique d’église propose une solution pour ce point à travers une vente avec charges. Dont acte.
2. La mobilité et le parking: le St-Sépulcre se trouve au cœur d’un quartier où le parking est particulièrement difficile. Ainsi lors du dernier carnaval de Nivelles la circulation des bus le long de l’église a été bloquée par des voitures mal garées autour de celle-ci. Il est dès lors indispensable que les pouvoirs publics imposent au promoteur une étude préalable sur l’impact, d’un point de vue mobilité et parking, de la construction de logements dans un quartier où une école de promotion sociale attire des élèves adultes qui se garent dans les rues avoisinantes jusqu’à 22 heures. Il va de soi qu’une obligation de construction de 1.5 à 2 garages par appartement devra également figurer dans le permis sous peine d’annulation de celui-ci. L’expérience a montré qu’imposer des amendes en cas de manquements est rarement un moyen de coercition efficace.
3. La stabilité des sols: l’église du St-Sépulcre a été construite sur les alluvions de la Thines, constitués d’après la carte géologique de Wallonie de limons, argiles, sables et graviers. Lors de la soirée du 3 avril, le président de la fabrique d’église a d’ailleurs déclaré que le terrain choisi à la fin du XIXème siècle pour y construire l’église n’était sans doute pas le meilleur. L’entrepreneur devra donc être extrêmement attentif à la répartition des charges sur ces sols relativement meubles. C’est particulièrement important pour les maisons situées à une certaine distance du St-Sépulcre car elles pourraient subir des efforts tangentiels lors de modifications sensibles de répartition des charges sur les sols sous l’église. C’est un point sur lequel les pouvoirs publics devront être sévères. Il est de pratique courante dans certains permis d’imposer à l’entrepreneur, et à ses frais, de faire effectuer par un organisme indépendant, préalablement à tous travaux, un état des lieux de toutes les constructions dans un rayon de 500 m. Cet état des lieux devra comprendre les jauges nécessaires au suivi des éventuelles fissures existantes. Enfin en cas de dégâts survenus dans les maisons, l’entrepreneur devra réaliser à ses frais les réparations nécessaires, sauf s’il parvient à prouver qu’il n’est en rien la cause des dégâts (inversion de la charge de la preuve).
Il est à craindre que les impositions 2 et 3 ci-dessus ne s’ajoutent aux charges de la vente et donc diminuent la valeur de vente de l’Eglise. Le vicariat en est bien conscient comme le rapporte le rapport de la session d’information rédigé par ses soins. En outre lors de la soirée du 3 avril plusieurs paroissiens ont demandé un délai de trois ans pour présenter d’autres alternatives. Il serait dommage de négliger une éventuelle bonne idée clairement chiffrée pour l’avenir du St Sépulcre.
En conclusion, il est important que la fabrique d’église prenne le temps nécessaire, mais sans tergiverser cette fois, pour évaluer le plus précisément possible les chiffres annoncés tant pour une remise en état partielle ou complète du St Sépulcre que pour une vente du bâtiment à des fins de construction de logement, voire de tout autre projet. Faut-il deux ou trois ans pour ce faire, je l’ignore. Mais clairement pour obtenir des estimations robustes il faudra probablement plus d’un an. Et il est probable qu’aucun mécène du genre François-Henri Pinault ou Bernard Arnault ne se présentera pour financer les réparations de l’église du Saint-Sépulcre.
Fait à Nivelles, le 28/04/2019
Un riverain